dimanche 3 juin 2012

Homo homini lupus est !

Entre printemps arabes, élections présidentielles et législatives, crise mondiale, montée de l'extrême-droite et manifestations étudiantes au Québec, l'actualité de ces derniers mois fait la part belle à la politique et l'économie. Et si, finalement, quelques "faits divers" en disaient tout aussi long sur l'état du monde ?


La loi des séries ? Ces derniers temps, on a appris qu'un homme à Miami a dévoré le visage d'un SDF, qu'un autre type a tué son colocataire avant de déguster son coeur et une partie de son cerveau, que trois détraqués au Brésil ont tué des femmes pour les manger et même en faire des beignets, qu'un Japonais a fait cuisiner son service trois pièces avant de le servir à cinq convives, que... la liste n'est pas finie, et vous trouverez tout cela de façon bien plus détaillé dans cet article du Nouvels Obs. Ca donne la nausée, ça scandalise, ça choque : le cannibalisme, ça traumatise un peu tout le monde. Et pourtant...

Pourtant, c'est une pratique beaucoup plus courante qu'on le pense, voire même encouragée et pire encore, enseignée. Et pas dans une obscure tribu africaine, mais juste sous nos yeux, au quotidien. Oui, même vous en avez déjà été témoin ou... victime ! Dans une société où l'individualisme devient la norme, où la réussite professionnelle prend une importance démesurée et où si, "à cinquante ans, on n'a pas de Rolex, on a raté sa vie", difficile de progresser sans devoir bouffer un peu de son voisin. Alors évidemment, nul question ici de meurtres, d'amputations et encore moins de d'assaisonnement. Mais quand, dans certaines boites, pas d'évolution sans devoir écraser la gueule du voisin, on se dit que l'homme a inventé une forme de cannibalisme légal et socialement accepté : le carriérisme. A ne pas confondre avec l'ambition ! Les deux notions partagent le même objectif : avancer. Ce qui diffère ? La méthode. Dans ce dernier cas, on utilise le talent, la compétence, le travail. Dans le premier, les outils sont plutôt l'égoïsme, l'hypocrisie, le cynisme.

Ca, c'est pour le monde de l'entreprise, mais hélas, le cannibalisme envahit tous les pans de la société : bouffer, ou se faire bouffer, voilà ce que certains voudraient nous faire croire ! Les chômeurs mangent le pain des travailleurs, les immigrés celui des Français, les homos et leur mariage sont sur le point de pervertir le mariage des hétéros tandis que les malades coûtent bien trop cher aux bien-portants ! Et les Grecs, ces salauds, les voilà qui vont dévorer l'Europe si l'Europe ne les dévore pas en premier !

Autant dire que des cannibales, au sens large, il y en a un paquet, et c'est un sacré festin qui se tient ainsi chaque jour sous nos yeux. L'idée d'un type isolé, détraqué mental ou rendu fou par une puissante drogue, choque. C'est gore, c'est crade. Pourtant, à chaque minute, si ce n'est chaque seconde, dans le monde, un individu tout à fait "normal" bouffe son voisin, mais proprement, sans effusion d'hémoglobine. Personne ne s'en émeut, car on s'y est habitué petit à petit. Et quand quelqu'un tente de d'y opposer, quelques cannibales viennent lui rabattre le caquet avec l'effroyable "on n'est pas dans le pays des bisounours, hein !" Certains appellent ça du réalisme, moi j'appelle ça du cynisme. Et oui, je ne vis pas au pays des Bisounours, mais ça ne m'empêchera jamais d'espérer m'y installer un jour !

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