Rango : vous reprendrez bien un peu de désert ?

Rendez-vous compte de ma conscience professionnelle : invité à l'avant-première du film Rango, je n'ai pas hésité à sacrifier la sacro-sainte grasse matinée dominicale pour répondre à mon devoir journalistique. J'ai même bravé un copieux petit déjeuner au risque de prendre du poids ! Ne me remerciez pas, c'est tout naturel, je suis prêt à tout pour me mettre au service de l'information.

Alors après quelques croissants et autres pan-cakes, me voici me faufilant parmi des dizaines de gamins déchaînés (tiens, il faudra que je fasse un petit billet sur les gamins en général d'ailleurs !) pour atteindre ma place dans la salle. Les lumières s'éteignent, l'écran s'allume et c'est parti pour 1h40 du premier film d'animation signé Gore Verbinski, illustre réalisateur des Pirates des Caraïbes.

L'histoire est simple. Un petit caméléon domestique à la vie pépère se retrouve perdu en plein désert dans l'Ouest sauvage. Le reptile rencontre bien vite une jolie lézarde qui l'emmène à Poussière, une ville charmante peuplée d'animaux un peu rustres mais fort sympathiques. Tous affrontent un gros problème : le manque d'eau, à la fois ressource naturelle nécessaire à leur survie et monnaie d'échange...

Premier constat, forcément visuel : c'est très joli ! Pas de 3D au rabais ici, le réalisateur a eu les moyens de concevoir de très belles images, à la fois très réalistes dans leur rendu, et cartoon dans le design. Le look de Rango, héros malgré lui de cette histoire, est à ce titre admirable. Il n'était pas évident de faire passer des émotions à travers un caméléon maigrichon, et pourtant ça marche. Mais sans réalisation adéquate, ces images ne prendraient pas vie. Là aussi, rien à redire, Verbinski semble s'être éclaté à proposer des plans parfois magnifiques, s'inspirant bien sûr des plus grands westerns et de leurs angles de caméra caractéristiques.

Visuellement, il n'y a donc rien à redire. Pour le fond, j'ai également été séduit. Rango n'est pas qu'un gros délire, mais se tient aussi en tant que western. Dans ses grandes lignes, le scénario n'invente rien, certes, mais le film est bourré de petites trouvailles dans son application au monde animal. Si l'humour est bel et bien présent, jamais le réalisateur n'en abuse : on rit beaucoup, certes, mais le film sait aussi se montrer plus sobre quand c'est nécessaire pour éviter de se décrédibiliser. Le risque est peut-être de faire décrocher les plus jeunes parfois, mais du coup les adultes peuvent largement y trouver leur compte.

Bref, j'ai passé un excellent moment et je vous recommande vivement d'aller voir le film. Je tiens d'ailleurs à préciser que contrairement à beaucoup de productions récentes du genre, il n'est pas en 3D relief... et ce n'est pas plus mal ! 

P.S. : ah oui, je n'ai pas parlé de la prestation de Johnny Depp au doublage du caméléon pour la simple raison que j'ai vu le film en version française, par ailleurs excellente et tout à fait recommandable !

• Rango
• Film d'animation de Gore Verbinski
• Sortie le 23 mars 2011